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16 juin 2011 4 16 /06 /juin /2011 09:10

Veolia cÈde beaucoup

pour ne pas tout perdre !

 

Au Conseil communautaire du 17 mai 2011, le Président de la CAMY a annoncé la signature d’un avenant au contrat de fourniture de l’eau potable  par Veolia à 9 communes de la CAMY(1).

Cet avenant prévoit principalement la baisse du prix de l’eau potable de 30 % (pour une  consommation moyenne de 120 m 3 par an), la baisse du tarif de l’abonnement qui passe de 66 € à 18 €, ce qui signifie une économie de 110 € par famille et par an. (2)

 

Ainsi, ce qui était jugé « impossible » et « démagogique » par les instances de la CAMY il y a encore 6 mois, est devenu subitement réalisable !

Alors que le prix de l’eau a augmenté de 40 % entre 1999 et 2009, voilà que Veolia accepte de baisser ses tarifs et de rendre des comptes sur plusieurs aspects discutables de sa gestion.

 

Pourquoi un tel retournement de situation ?

 

Évidemment, le Président de la CAMY s’en attribue le mérite essentiel en vantant lui-même ses qualités de négociateur  (voir le JTM du 19 mai 2011 et le Courrier du 25 mai 2011).

Que n’y a-t-il songé plus tôt ! Cela aurait sans doute évité une hausse  de 40 % depuis 10 ans !

Ce qui a changé, c’est que depuis mai 2009, par la tenue d’un premier meeting à l’Agora, puis par la constitution de notre Association, les citoyens ont été tenus informés de la situation, des profits exorbitants réalisés par les multinationales de l’eau (Suez et Veolia), de leurs pratiques plus que discutables. Un tract a été diffusé à 13 000 exemplaires, des articles de presse sont parus, le film « Water makes money » a été projeté à deux reprises (la 2ème fois par l’UFC Que choisir). Les habitants ont su que de très grandes villes (Rouen, Grenoble, Castres, Saint Malo, Digne, Cherbourg, Montbéliard… et Paris !) avaient rétabli des régies publiques.

La CAMYa alors constitué un « groupe de travail sur l’eau » qui a demandé la réalisation d’un « audit » à un cabinet spécialisé (SP 2000). Cet audit a été rendu en novembre 2010.

Notre Association a « décortiqué » cet audit pour en relever les anomalies, les carences et dénoncer ses conclusions « orientées » vers la reconduction des contrats avec Suez et Veolia.

Nous avons rédigé un « mémorandum » critique qui a été adressé aux élus et à la presse (3) et qui soulevait plusieurs problèmes qui, jusqu’alors, avaient « échappé » à la sagacité de la CAMY :

-          les effectifs réels des entreprises,

-          les frais de gestion assez « mystérieux »,

-          l’utilisation des sommes provisionnées (4,931 M d’€) mais non-utilisées par Suez et Veolia, notamment pour la réparation des fuites (14 % du volume d’eau),

-          l’ampleur des bénéfices réalisés par Suez et Veolia et soigneusement camouflés, etc.…

 

Veolia rend des comptes et baisse ses tarifs…

 

Nous constatons que c’est précisément sur ces différents points que Veolia a été amené à rendre des comptes : les effectifs déclarés ont été contrôlés ; un plafonnement de ses frais de gestion a été négocié ; en cas de fuites, une assurance gratuite est désormais incluse dans les contrats ; 3,5 M d’€ provisionnés seront – enfin - utilisés d’ici 2013 pour changer les branchements au plomb ; et la baisse des prix est significative – ce qui confirme l’étendue des bénéfices réalisés sur notre dos, depuis des années,  par Veolia qui peut se permettre de baisser ses tarifs de 30 %, tout en maintenant des marges pour ses actionnaires !

                                                                                                                 …/…

Personne n’est dupe ! Sans la campagne d’information et de mobilisation des citoyens, initiée par l’AREP-CAMY, reprise par l’UFC Que choisir, et relayée par quelques élus, rien n’aurait été possible et les choses auraient continué comme depuis des décennies : hausse régulière des prix et opacité de la gestion privée !

 

… Mais la bataille POUR LA REGIE PUBLIQUE n’est pas terminÉe !

 

Car, si Veolia a accepté ces concessions, c’est qu’elle obtient des contreparties !

 

Son contrat avec la CAMY est prorogé jusqu’en 2018 ! Alors qu’un arrêt du Conseil d’Etat (jurisprudence Olivet) fixait à 2015 la date obligatoire de révision des contrats signés pour une durée de plus vingt ans, la baisse des tarifs les rendant plus avantageux pour les consommateurs, ils ne sont plus tenus d’être soumis à un réexamen par le Trésorier Payeur Général. Veolia obtient donc un « sursis » de trois ans supplémentaires !

Entre temps, le Préfet impose à la CAMY de s’agrandir et de passer de 17 à 35 communes ! Parmi les 18 nouvelles communes, certaines sont actuellement desservies par la SAUR, d’autres sont en régie intercommunale… Veolia aurait-il obtenu l’assurance ou la promesse de pouvoir étendre « son territoire » ?

 

L’AREP-CAMY va donc continuer son combat pour mobiliser, convaincre et démontrer que la meilleure manière d’harmoniser l’ensemble des 35 communes de la CAMY élargie, consiste à rétablir une RÉGIE PUBLIQUE pour tous, afin de préserver la ressource, diminuer les fuites, contrôler le service, fournir aux habitants une eau de bonne qualité et à son « juste coût ».

 

Soutenez notre action ! Rejoignez-nous !

 

Participez à la réunion publique :

Le vendredi 16 septembre 2011 à 20h30

Agora 254 Bd du Maréchal Juin. 78200 Mantes la jolie

 

- L’AREP-CAMY participe aux initiatives de la Coordination Eau île de France qui tiendra des Assises régionales de l’eau à la fin de l’année 2011.

- L’AREP-CAMY participera aux débats et à la manifestation pour l’eau publique, prévus à Marseille en mars 2012 à l’occasion du prochain Forum Mondial de l’Eau.

- L’AREP-CAMY se félicite que le peuple italien (à 95 % des 57 % de votants au référendum du 13 juin 2011) ait refusé la privatisation de l’eau voulue par Berlusconi et les multinationales de l’eau. Quel encouragement !

 

(1) Mantes la jolie, Porcheville, Magnanville, Buchelay, Follainville-Dennemont, Rosny  s/Seine, Rolleboise, Méricourt, Mousseaux s/Seine.

La négociation est en cours avec Suez qui fournit Mantes la ville et Guerville, et avec la SFDE pour Drocourt.

 

(2) La référence permettant les comparaisons de prix s’effectue toujours  sur la base de 120 m3 par an, ce qui correspond à la consommation domestique d’une famille de 4 personnes.

  La facture se décompose en trois parties : - la fourniture d’eau potable. – l’assainissement (traitement des eaux usées) – les redevances et les taxes. La baisse des tarifs annoncée ne s’applique qu’à la première partie (- 30 % sur la fourniture de l’eau potable), ce qui se traduira par une baisse globale de 18 %, les deux autres parties restant identiques.

  Par ailleurs, la baisse sera plus importante (- 55 %) sur les 49 premiers m 3. Moins on consomme d’eau, plus le rabais est intéressant.

 

(3) Ce mémorandum est consultable sur notre site internet http://mantes.eau.publique.free.fr/  

ou sur notre blog  http://mantes.eaupublique.over-blog.com/

  

Adhérez à l’AREP-CAMY : 5 € minimum. Agora. 254 Bd du Maréchal Juin. 78200 Mantes la jolie.

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8 juin 2011 3 08 /06 /juin /2011 21:23

Une Assemblée générale extraordinaire de l'AREP-CAMY aura lieu :

 

Mercredi 15 juin 2011 à 20 h30 à l'Agora de Mantes la jolie (Salle E).

 

- Nous discuterons des premiers résultats de notre action (voir ci-desous le communiqué du 17 mai), ainsi que de la suite de notre combat pour la régie publique de l'eau dans toute la CAMY .

- Préparation des Assises régionales de l'eau organisées fin 2011 par la Coordination Eau île de France (réunion préparatoire le 25 juin).

- Préparation du contre forum mondial de l'eau (Marseille. Mars 2012).

 

Comptant sur votre présence, meilleurs sentiments.

 

 

Maurice MARTIN (Président de l'AREP-CAMY).

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18 mai 2011 3 18 /05 /mai /2011 00:01

  Le Conseil de la CAMY (Communauté d’Agglomération de Mantes en Yvelines) se réunissait ce mardi 17 mai 2011.

  A l’occasion d’une délibération concernant la fourniture d’eau potable par le champ captant de Saint Martin la Garenne, le Président de la CAMY a donné oralement les informations suivantes :

- Une renégociation du contrat principal de fourniture de l’eau potable par Veolia à 9 communes de la CAMY (Mantes la jolie, Porcheville, Magnanville, Buchelay, Follainville-Dennemont, Rosny sur Seine, Rolleboise, Méricourt, Mousseaux sur Seine) vient d’avoir lieu. Ce contrat arrive à échéance en 2018.

- 95 % des sommes déjà provisionnées auprès de Veolia, mais non-utilisées à ce jour (3,5 M d’€), seront affectés au remplacement des 990 branchements en plomb qui subsistent sur le réseau, d’ici à 2013.

- Veolia accepte un plafonnement de ses frais généraux (notamment les « mystérieux » frais de siège)

- Un contrôle sur les effectifs des personnels réellement employés a été effectué.

- Le radio-relevé des compteurs est assuré partout.

- Une assurance gratuite en cas de fuite sera incluse dans les contrats (facturation maximum correspondant à deux fois celle de l’année précédente).

-  Le prix de l’eau potable, calculé sur la base d’une facture de référence de 120 m 3 par an, baisse de 30 %, et même de 50 % pour les 49 premiers m 3.

- En comptant les taxes, l’assainissement, etc.,  la facture baissera de 18 % pour 120 m 3.

- L’abonnement passe de 66  € à 18 €.

- Au total, toujours pour 120 m 3, l’économie sera d’environ 110 € par famille et par an.

- 10 000 € sont provisionnés pour couvrir les impayés des familles en grande difficulté.

- Une négociation similaire doit avoir lieu d’ici le 25 juin, avec Suez pour Mantes la ville et  Guerville, et avec la  SFDE pour Drocourt.

 

 Sous réserve d’une étude approfondie de cet avenant au contrat (qui ne nous a pas été remis), l’AREP-CAMY constate qu’un certain nombre d’éclaircissements et de garanties annoncés correspondent à plusieurs des points soulevés dans son  « mémorandum » critique (*), notamment ceux qui concernaient les effectifs, les frais de siège, l’entretien des réseaux, les sommes provisionnées et non-utilisées par Veolia.

 

  Concernant la baisse du prix de l’eau et de l’abonnement « consentis » par Veolia, l’AREP-CAMY y voit la confirmation que les multinationales réalisent des bénéfices  tellement conséquents qu’ils peuvent se permettre des rabais significatifs… tout en maintenant des marges suffisantes pour leurs actionnaires ! Ceci doit être un encouragement à poursuivre notre combat pour obtenir une nouvelle baisse correspondant au « juste coût » du service.

 

  Toutes ces mesures constituent un premier résultat de la campagne d’information (tracts, articles de presse,  projection du film « water makes money », etc.) et de la mobilisation populaire initiée par l’AREP-CAMY et relayée par quelques élus.

  Mais la bataille n’est pas terminée !

 

  En effet, d’ici deux ans, 18 nouvelles communes vont entrer dans la CAMY. Certaines d’entre elles sont desservies par la SAUR, d’autres sont en régie intercommunale.

  La CAMY ayant la compétence pour l’eau et l’assainissement, une harmonisation sera  indispensable pour l’ensemble des 35 communes de la CAMY élargie.

 

  Dans l’intérêt des quelque 112 000 citoyens qui seront concernés à l’échéance des contrats, le rétablissement d’une régie publique pour l’ensemble des 35 communes reste la meilleure solution pour préserver la ressource, contrôler le service, fournir une eau de bonne qualité et à son juste coût.

 

 L’AREP-CAMY continue son combat. Elle invite ses adhérents et tous les citoyens à participer à une Assemblée Générale extraordinaire le mercredi 15 juin à 20 h 30 à l’Agora.

 

 

                                                                                                          Le 17 mai 2011. 23 h 30.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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2 avril 2011 6 02 /04 /avril /2011 09:22

AREP-CAMY

Association pour le retour de l’eau

en régie publique dans la CAMY 

 


 

Maurice MARTIN

Président de l’AREP-CAMY

(Association pour le Retour de l’Eau en régie Publique dans la Communauté d’Agglomération de Mantes en Yvelines).

 

A M. Dominique Braye, Président de la CAMY.

 

                                                                                                                      Le 30 mars 2011.

 

 

 

                                               Monsieur le Président,

 

  Il m’a été donné récemment l’occasion de prendre connaissance du compte-rendu du Conseil communautaire du      1 er février 2011 au cours duquel vous vous êtes livré – oserais-je dire : une fois de plus ? – à une attaque verbale contre notre association.

 

  Je pourrais épiloguer longuement sur les qualificatifs que vous avez utilisés à notre encontre : « politicien » et « dogmatique ». Comme si le fait de défendre ou de revendiquer le rétablissement d’un service public relevait d’une « idéologie politicienne », alors que - bien entendu – privatiser les services publics et les confier à des multinationales n’impliquerait que « bon sens » et « réalisme » !

  Vos collègues maires de Castres ou de Saint-Malo, élus UMP comme vous, qui viennent de rétablir une régie publique de l’eau, seraient sans doute ravis d’apprendre qu’ils sont de ce fait devenus des « politiciens dogmatiques » !

 

  De la même façon, nous avons du mal à comprendre que vous vous montriez « agacé » du fait que notre association ait pu se procurer un exemplaire de l’audit rendu par le cabinet SP 2000. Comment comprendre qu’un audit qui a coûté plus de 53 000 € aux contribuables que nous sommes, soit destiné à rester « secret » ?                                                                   

  Nous vous rappelons que notre association a demandé à plusieurs reprises à être entendue par les experts chargés de l’audit, simplement pour faire valoir nos arguments et pour poser un certain nombre de questions que soulevait l’examen détaillé du CARE des années 2008 et 2009. Le cabinet SP 2000 nous a clairement laissé entendre que c’est vous-même qui lui déconseillait fermement de nous rencontrer.

  De même, lorsque nous avons été reçus le 23 mars 2010 par M. Le Bihan et deux techniciens du service, il avait été convenu que notre association serait désormais conviée à la Commission Consultative des Services Publics Locaux, comme la loi nous y autorise. Cette proposition n’a jamais été suivie d’effet et nous attendons toujours d’être convoqués à la CCSPL de la CAMY.

 

  Ainsi, il nous apparaît clairement que c’est par une volonté délibérée – qui n’est pas de notre fait - que nous avons été tenus à l’écart des travaux et des études qui ont été réalisés sur un sujet qui est pourtant la seule raison d’être de notre association !

 

                                                                                                                              

 

  Monsieur le Président,

 

  Il nous semble que - plutôt que d’entretenir une vaine polémique sur un sujet désormais entré dans le débat public à Mantes comme ailleurs -  il serait plus utile que vous répondiez aux questions précises et argumentées que nous avons soulevées dans  notre « mémorandum » critique de l’audit rendu par SP 2000 et qui a retenu l’attention et l’intérêt du Trésorier Payeur Général des Yvelines à qui nous l’avons également adressé.

 

  C’est pourquoi, dans un souci d’apaisement d’une part, dans l’intérêt de nos concitoyens sensibilisés à cette question d’autre part, nous vous prions de bien vouloir accepter de recevoir une délégation de l’AREP-CAMY à la date qui vous conviendra le mieux.

 

  Dans l’espoir (sincère !) d’une réponse positive, je vous prie d’accepter, Monsieur le Président, mes respectueuses salutations.

 

 

                                                                                             

 

Maurice MARTIN 

                                                                                            

 

 

 

 

 

 

 

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26 février 2011 6 26 /02 /février /2011 17:24

Ce film doit être diffusé sur ARTE le 22 mars à 20 h 40... Mais Suez et Veolia font tout pour l'empêcher (voir ci-dessous).
Mais, de toute façon, vous pourrez le voir à Mantes la Ville (Salle JECI. rue de Montchauvet au Domaine de la Vallée) le samedi 19 mars à 15 h, à l'initiative de l'UFC- Que choisir ? et en présence de JL Touly (Conseiller régional d'île de France) et de Maurice Martin (AREP-CAMY).

Très cordialement. Maurice MARTIN.



Subject: Veolia verklagt den Dokumentarfilm "Water Makes Money"

Monsieur France Libertés‚ Jean-Luc Touly, 

Veolia porte plainte contre le film documentaire „Water Makes Money“

 

Après Paris, Berlin?

Ceux qui portent plainte contre le film „Water Makes Money“ doivent affronter une tempête. A Berlin, Veolia ne peut plus cacher derrière des contrats secrets sa « machine à sous » qui lui a rapporté dans les 10 dernières années 1,3 milliard d’euros grâce à la distribution publique de l’eau. Les habitants de Berlin ont décidé, par référendum, que ces contrats doivent être publiés. Et voilà qu’il arrive exactement la même chose que ce que le film montre avec l’exemple de Paris, Bordeaux et Toulouse : des juristes attentifs mettent le doigt sur les astuces juridiques et les coups-bas cachés dans le contrat du groupement, qui permettent aux acteurs mondiaux de générer des milliards grâce à la distribution communale de l’eau. Selon le directeur de l’Institut pour le droit en matière d’énergie et de la concurrence de l’Université Humboldt à Berlin, Hans-Peter Schwintowski, une évaluation juridique minutieuse de ces contrats amène forcément au constat de leur invalidité. La garantie de bénéfices serait, de fait, une subvention de la Communauté européenne qui aurait dû recevoir une autorisation, et l’appel d’offres pour l’attribution du contrat n’aurait pas non plus été réalisé correctement. Donc, la privatisation partielle de la distribution de l’eau à Berlin serait entachée de nullité et la voie serait ouverte pour la remunicipalisation. Certes, il faudrait rembourser le prix d’achat d’environ 1,8 milliard d’euros à Veolia&Co, mais, en contrepartie, les bénéfices de 1,3 milliard d’euros devront également être remboursés.

Nous n’en sommes pas encore là, à Berlin, mais le premier pas important sur la voie de la remunicipalisation est fait, comme à Paris…..

 

L’opinion publique s’éveille

Un grand merci à toutes celles et à tous ceux qui ont lu et envoyé notre article sur l’action en justice de Veolia contre Water Makes Money ! C’est tout simplement incroyable combien la société civile de libres penseurs et de gens prêts à agir responsablement a grandi en force et en influence. La nouvelle a déclenché une vraie vague de l’attention publique, en France comme en Allemagne et dans les pays voisins. Les journaux Rue 89, Tele Premiere, Télérama en France, et Die TAZ, Hamburger Abendblatt, Stuttgarter Zeitung, Berliner Morgenpost, Junge Welt, Badische Zeitung en Allemagne sont quelques exemples de l’énorme écho qu’a trouvé cette affaire dans la presse. Des chaînes de télévision ont également manifesté leur intention de traiter ce sujet. Et quand on regarde notre carte on constate qu’il y a énormément de nouvelles projections de notre film – c’est magnifique!!!!!!

 

Ils vont devoir montrer leurs cartes

Nous apprendrons seulement pendant le procès quels points concrets du film sont concernés par la plainte de Veolia, car le groupe n’est pas obligé de montrer ses « cartes » avant le procès (chose impossible en droit allemand!). Mais sous la pression de l’opinion publique, l’avocat de VEOLIA a entre-temps donné quelques précisions : ils veulent obtenir des « dommages-intérêts justes » pour la diffamation du groupe. Ils veulent porter plainte contre l’accusation de corruption, et surtout contre l’utilisation du mot « corruption » dans le film.

La corruption active d’élus communaux, la nomination de représentants du groupe dans des organes de la Communauté européenne qui décident de l’attribution de marchés au groupe même, les invitations de hauts représentants de l’Etat et de membres de commissions sur des yachts à Saint-Tropez peu avant l’attribution de contrats de plusieurs millions d’euros… tous ces exemples relatés dans le film n’auraient rien à voir avec de la « corruption »?

 

Ils commencent à trembler

L’attitude d’ARTE dans cette situation est jusqu’ici fantastique. Le directeur des programmes déclare dans une interview: « Nous soutenons le film ». ARTE France organise une grande conférence de presse le 23 février 2011 au sujet de « Water Makes Money » dans le centre du « pouvoir », à Paris !

Mais depuis que le PDG de Suez a appelé la présidente d’ARTE pour protester contre la diffusion du film, on commence à trembler dans les bureaux de la chaîne. Certes, il n’est pas déshonorant de trembler. Face au pouvoir des global players Veolia et Suez, on a raison de trembler ! Quand un boss d’une entreprise mondiale n’a rien de plus important à faire que d’intervenir pour empêcher la diffusion de Water Makes Money, on peut bien évidemment parler d’un grand honneur pour le film ! Mais cela montre aussi combien il est important pour ces grands groupes – chacun à sa manière – de bannir ce film de l’espace public. Contrairement à la chaîne allemande NDR, pour laquelle selon les dires de Veolia il suffisait en 2006 d’une intervention de l’entreprise pour bannir du petit écran le film précédent « Wasser unterm Hammer » (« L’eau aux enchères ») , ARTE et sa présidente soutiennent toujours Water makes Money et maintiennent la date prévue de diffusion le 22 mars 2011 à 20h40 ! Mais avant ce jour-là, il y aura certainement un autre coup de téléphone, une autre attaque.

 

Apprendre du passé

Ce n’est malheureusement pas un fait unique que les grands groupes du business mondial de l’eau essaient d’empêcher la diffusion de documentaires embarrassants. Ainsi, le film « Flow » avait été attaqué en justice par SUEZ après sa diffusion sur ARTE. En première instance, c’est le film qui a gagné, mais Suez a déjà fait appel du jugement...

L’exemple actuel de l’auteur de Canal+, Denis Robert, montre également ce qui pourrait être possible dans le procès en diffamation avec demande de dommages-intérêts contre Water Makes Money. Lui aussi avait été attaqué pour diffamation et confronté à des réclamations énormes de dommages-intérêts quand il a dénoncé le blanchiment d’argent chez Clearstream. Avec ce procès, l’entreprise l’a presque poussé au désespoir et à la faillite. Il a perdu dans toutes les instances. Seulement maintenant, après 10 années de procédures judiciaires, la Cour de cassation a constaté que ces récits étaient, pour l’essentiel, corrects !

Le traitement des journalistes par la justice française a été désapprouvé plus d’une fois par les instances européennes.

 

L’ouverture du procès contre « Water Makes Money » n’interviendra peut-être que dans un an. N’acceptez pas que Water makes Money devienne un nouveau « Clearstream »!  

Pour cette raison : Aidez-nous à diffuser ces informations !

Chaque nouvelle diffusion du film, chaque DVD commandé compliquent les projets de Veolia et Suez !

Informez vos amis et connaissances et tous les médias sur la date de diffusion sur ARTE : le 22 mars à 20h40 ! Plus il y a de gens qui attendent la diffusion, plus cette date sera sûre ! Et nous souhaitons que le 22 mars à 20h40 procure à ARTE le succès d’audimat que cette chaîne et ses collaborateurs ont d’ores et déjà mérité !

 

Un grand merci à toutes celles et tous ceux qui contribuent à ce que ce film ne soit pas oublié !

 

Si vous voulez vous inscrire sur notre liste de diffusion et recevoir nos actualités ou si vous avez des questions : écrivez-nous à film@watermakesmoney.org

 

Cordialement

votre équipe de Water Makes Money




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6 février 2011 7 06 /02 /février /2011 19:51

POUR UNE REGIE PUBLIQUE DE L’EAU.

 

   La CAMY a décidé en 2009 de constituer un « groupe de travail sur l’eau » qui a confié à un cabinet spécialisé (SP 2000) la réalisation d’un « audit sur l’eau et l’assainissement ».

  Cet audit a été présenté aux élus de la CAMY en novembre 2010.

  Une lecture attentive de ce document nous a amené à rédiger un « mémorandum» critique très détaillé que nous avons adressé à tous les Maires et aux élus concernés par ce dossier.

  Ce tract a pour objet de fournir à tous les citoyens un résumé et les principales conclusions de ce mémorandum. Mais nous vous invitons à en prendre connaissance dans son intégralité ci-dessous.

 

1) Partie technique : l’audit juge les performances techniques de Suez et de Veolia « perfectibles ». En effet, il est signalé, notamment : «une connaissance du réseau moyenne », « un faible taux de renouvellement des canalisations (Suez) », « un bon service client, en apparence… », « Une eau de qualité moyenne jusqu’en 2008, notamment du fait de la présence de pesticides », « 8 dépassements des normes pour les fumées de la station d’épuration, 35 jours de dépassement pour les rejets en Seine en 2009 », « les fuites et les pertes s’élèvent à 860 306 m 3, soit 14,5 % du volume distribué » !  L’audit signale que la nouvelle station d’épuration en construction à Rosny S/Seine devrait améliorer les performances de la partie assainissement.

° Ainsi, la « compétence technique » tant vantée par les partisans des délégataires privés  semble largement surestimée !

 

2) Partie juridique : L’échéance des contrats de la CAMY avec Suez et Veolia s’étage entre 2011 et 2014 pour l’assainissement et entre 2016 et 2022 pour la fourniture de l’eau potable. Mais,  un arrêt du Conseil d’Etat (jurisprudence Olivet) oblige tous les contrats de plus de 20 ans à être révisés en 2015.

 

3) Prix de l’eau : Le prix de l’eau et de l’assainissement dans la CAMY (3,57 € / m3) se situe dans la fourchette « haute » des prix pratiqués en France par les sociétés privées (3,59 € / m3),  au-dessus des moyennes départementale et nationale et nettement supérieur au prix des régies publiques (2,78 €/ m3).

 

4) Mode de gestion : L’Audit rédigé par le cabinet SP 2000,  était chargé d’étudier toutes les possibilités, y compris le retour en régie publique. Mais  il se conclut ainsi : « la reprise de l’intégralité du service en régie montre que le surcoût par rapport à la délégation (au privé) serait très important ». Il avance même un chiffre : de 4,4 à 6,3 M d’€. !!!

° MAIS, l’analyse détaillée de cette partie de l’audit fait apparaître son caractère orienté  dès le départ vers cette conclusion « attendue » par ses commanditaires. L’estimation du « surcoût de la régie » (en contradiction avec ce qui s’est passé à Grenoble, à Paris, à Rouen, pour les « lacs de l’Essonne », etc.) est basée sur des approximations totalement injustifiées, sur des « dépenses » qui sont pour moitié des « avances » de trésorerie récupérables, et – surtout – sur des « silences » inadmissibles, notamment sur les bénéfices de Veolia : « Le bilan fait ressortir des soldes positifs très importants qui nécessiteraient une renégociation », « les délégataires ne reversent qu’une infime partie des soldes », « des charges d’exploitation significativement inférieures aux produits des délégataires », « Le contrat principal (Veolia) d’eau potable semble déséquilibré à la faveur du délégataire ». 

  Bref ! Les délégataires privés s’en mettent plein les poches, mais le montant de ces bénéfices est soigneusement camouflé, aucun chiffre n’est fourni par l’Audit, si ce n’est 4,931 M d’€ provisionnés mais non utilisés par Suez et Veolia !

  Comment peut-on prétendre ensuite « comparer » avec ce que coûterait le retour en régie publique ?

 

Cet audit n’est ni sérieux, ni objectif. Il a été orienté dès le départ dans le sens qui   correspondait le mieux au « choix » maintes fois réaffirmé par ses commanditaires !

       Il s’agit d’un tour de passe-passe !  Les citoyens ne seront pas dupes !

 

       L’AREP-CAMY demande à être reçue par les Maires et par la CAMY.

       Elle lance également une pétition pour le retour de l’eau en régie publique.

 

 La régie publique, c’est moins cher !

  La Communauté d’Agglo des Lacs de l’Essonne (Viry-Châtillon) vient de rétablir une régie publique : le prix de l’eau a baissé de 0,85 € par m3, soit une économie de 102 € pour une facture moyenne de 120 m3 par an !

  La Ville de Paris a rétabli une régie municipale le 1 er janvier 2010. Le Maire de Paris vient d’annoncer une baisse du prix de l’eau de 5 à 10 % en 2011. L’eau est ainsi 40 % moins chère à Paris que dans la proche banlieue (SEDIF) fournie par Veolia qui se voit ainsi contrainte d’annoncer une baisse de ses tarifs !

   Les communes de Fontenay St Père et de Guitrancourt ont quitté Veolia et rejoint la régie publique de Limay : l'abonnement de 22 € est supprimé et le prix de l'eau baisse de 45 % !


Et l’intercommunalité, c’est plus cher ! 

  Il est fréquent que l’on nous dise : « l’intercommunalité permet de mutualiser les moyens, etc… etc… ». Or, le rapport 2010 sur la gestion de l’eau et l’assainissement en France donne des chiffres éloquents : l’eau est en moyenne 25 % plus chère en intercommunalité qu’en gestion municipale (qu’elle soit publique ou privée) !

__________________________________________________________________________________________

Des échéances à venir.

  Des Associations comme la nôtre se constituent un peu partout en France et dans le monde. A l’automne 2011, la Coordination EAU île de France organise des Assises régionales de l’eau à Paris.

 En mars 2012 se tiendra à Marseille une grande manifestation internationale  « pour l’eau publique » à l’occasion du prochain Forum Mondial de l’Eau organisé par l’ONU, la Banque Mondiale et… les multinationales de l’eau (Suez et Veolia) !!!!

  Notre Association s’est constituée en décembre 2009 et a, depuis, pris un certain nombre d’initiatives pour tenter de convaincre les citoyens et les élus de la nécessité du retour en régie publique de la distribution et de la gestion de l’eau ainsi que de l’assainissement.

  Un premier tract « Non au racket de l’eau » (*) a été distribué à 13 000 exemplaires dans toutes les communes de la CAMY. Une délégation de l’AREP a été reçue en mars 2010 par le vice-Président de la CAMY. Une exposition suivie de la projection d’un film « Water makes money » qui dénonce les pratiques des multinationales de l’eau (Suez et Veolia), a eu lieu le 24 septembre à Mantes la jolie (puis à Achères, à Poissy et aux Mureaux) (**). Nous participons aux initiatives de la Coordination EAU île de France qui regroupe les Associations de la Région Parisienne qui mènent le même combat que nous.

____________________

 (*) Les tout  premiers exemplaires distribués de ce tract comportaient une erreur. Il fallait lire : « Prix moyen de l’eau dans la CAMY en 2009 (Suez et Veolia) : 3,57 € le m3 (tout compris). Dans les régies publiques : 2,71 € le m3 à Limay, 3,07 € le m3 à Bonnières ».

(**) Ce film – que Veolia tente de faire interdire - sera de nouveau diffusé par l’UFC- Que choisir, le samedi 19 mars 2011 à 15 h à la Salle JECI Domaine de la Vallée à Mantes la ville et sur ARTE le mardi 22 mars à 20 h 40.

 

 

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12 janvier 2011 3 12 /01 /janvier /2011 22:12

Communauté  d’agglomération :

eau publique contre eau privée

 

EAU. La Camy a fait réaliser un audit sur l’eau par le cabinet SP 2000. Selon l’Association pour le retour de l’eau en régie publique dans la Camy (AREP-Camy), cet audit présente un éventuel passage en régie sous un jour systématiquement défavorable.

 

L'Arep-Camy a obtenu copie d'un « audit des services publics de l'eau et d'assainissement » réalisé par le cabinet SP 2000 à la demande de la communauté d'agglomération. Cet audit était destiné à un « groupe de travail sur l'eau » composé d'élus de la Camy. Ceux-ci devront décider du maintien de la délégation de service public (DSP) aux sociétés Suez et Veolia, ou du retour en régie publique.

Selon l'Arep-Camy, le rapport de SP 2000 n'est pas un « audit sincère », il répond aux desiderata d'un commanditaire (la Camy) qui serait d'emblée hostile à la régie. L' association fait de ce rapport une critique impitoyable, formalisée dans un « mémorandum » (1).

14,5 % de pertes et de fuites

L'Arep conteste d'abord le constat selon lequel « les délégataires remplissent globalement leurs obligations de bon entretien des installations ».

L'association cite malicieusement le maire de Follainville-Dennemont Samuel Boureille un chaud partisan de la DSP - qui écrivait dans un récent numéro du bulletin municipal

« Ce chantier a connu quelques difficultés, en particulier parce que le concessionnaire eau Veolia, malgré nos alertes répétées depuis trois ans, n 'est pas intervenu au bon moment. »

À propos des fuites et des pertes, l'audit écrit sobrement « Les performances restent perfectibles (..) Des démarches sont en cours pour identifier l'origine des pertes (fraudes, fuites). » Selon l'Arep, qui cite un rapport interne de la Camy, les pertes en 2009 ont représenté 860 306 m3, soit 14,5 %

du total distribué. L’association s'étonne que les deux sociétés privées, en charge de ces réseaux depuis si longtemps (1969 pour la CGE devenue Veolia,1942 pour Suez-LDE !) n'entament qu'aujourd'hui des démarches pour trouver l'origine de cette déperdition.

 


 


 

 

 

 

 

 

Maurice Martin, président de l'Arep-Camy, se tient à la limite communale entre Limay et Follainville-Dennemont. Côté Limay, l'eau est bien moins chère (2,71 euros le m3) qu'à Follainville-Dennemont (3,56 m3), une commune de la Camy. « C'est pourtant la même eau, provenant des mêmes captages, sortant des mêmes tuyaux. Seulement voilà, côté Camy, Veolia prend sa dîme ! »


 

Fin de contrat en 2015 ?

I

En 2015, selon un arrêté du Conseil d'Etat, les contrats de plus de 20 ans devront être réexaminés par le Trésorier-payeur général. Ce pourrait être l'opportunité, pour la Camy, d'une fin de contrat avec les concessionnaires privés. L' audit n'envisage pas cette hypothèse, et conseille bien au contraire à la Camy de « préparer sans tarder ses arguments auprès du TPG pour justifier les contrats d'eau potable ». Et les reconduire.

L’association accuse SP 2000 de mauvaise foi sur la question du prix de l'eau quand le cabinet écrit : « Il est difficile de déterminer si le mode de gestion a un impact significatif sur le prix. » En 2009, les habitants de la Camy ont payé, en moyenne, 3, 57 euros le m3 d'eau (contre 2,71 euros à Limay). D'ailleurs le prix du m3 d'eau en France s'établit à 3,29 euros en moyenne - 3,59 euros pour les sociétés privées et 2,78 euros pour les régies publiques.

« On constate que le prix de l'eau dans la Camy se situe dans la tranche supérieure des prix en France, au-dessus des moyennes départementales et nationales, et très nettement au-dessus des prix proposés par les régies publiques », écrit l'Arep.

 

Les bénéfices de Veolia

passés sous silence

 

Autre grief de l'association, les auteurs de l'audit ne mentionnent nulle part le montant des bénéfices dégagés par Veolia sur ce contrat. Ce qui est étonnant pour un audit financier. Ils révèlent néanmoins que Veolia a provisionné, sans les dépenser, 4,931 millions d'euros pour les travaux et l'entretien du réseau de la Camy « Pourquoi n'ont-ils pas été utilisés pour réparer les fuites », interroge l'association. Par ailleurs, elle trouve l'audit passablement timoré quand il écrit que « le contrat principal (Veolia) d'eau potable semble déséquilibré à la faveur du délégataire ».

L' audit demande tout de même à Veolia une «justification des tâches effectuées par les 10 équivalents temps plein (ETP) de la station d'épuration », comme s'il soupçonnait une surfacturation...

La charge la plus virulente de l'Arep concerne le coût d'un éventuel passage en régie. Le cabinet SP 2000 présente comme extraordinairement difficile une telle hypothèse. « En cas de retour en régie, 40 ETP seront nécessaires au lieu de 33 en gestion privée » du fait, explique SP 2000, d'une moindre mutualisation des tâches. Achat de véhicules supplémentaires, investissements initiaux lourds, coût de lancement... L’audit multiplie les arguments défavorables à la régie. Sa conclusion « L'analyse de la reprise de l'intégralité du service en régie montre que le surcoût par rapport à la délégation serait très important. »

Le mémorandum de l'Arep répond point par point à ces arguments et rappelle qu'une centaine de collectivités, dont Paris, Grenoble, Rouen, sont revenues récemment à une régie publique.

Le Courrier a pris contact avec Nicolas Crinquant, directeur de mission chez SP 2000, responsable de l'audit. Mais la Camy n'a pas autorisé M. Crinquant à défendre son travail.

C. C.

(1) Consultable sur le blog http ://mantes.eaupublique. over-blog.com

 

« La Camy ouverte a toutes les solutions »

 

« Il n’est pas question de répondre à chaud sur ce sujet complexe et face à une attitude dogmatique et idéologique » déclare le président de la Camy, Dominique Braye. « D'un côté, nous avons une association dont l'unique objectif est le retour à la régie. Quant à nous, notre seul but est le meilleur service au moindre coût. Dans cette perspective, nous sommes ouverts à toutes les solutions », poursuit-il. D'autre part, Dominique Braye tient à préciser que c'est lui qui, en premier lieu et en tant que président, a proposé l'audit: « Dans la situation financière des collectivités publiques aujourd'hui, j'ai souhaité que la Camy examine tous ses contrats pour voir ce qui pouvait être négocié ».

Enfin il affirme que « les résultats de l'étude sur l'eau font l'objet d'un consensus de la part de l'ensemble des élus de la Camy » et que « les budgets eau et assainissement 2011 ont été votés à l'unanimité ».

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27 décembre 2010 1 27 /12 /décembre /2010 21:18

Mémorandum sur l’Audit sur l’eau réalisé par SP 2000.

 

  Le cabinet SP 2000 a été chargé par le groupe de travail sur l’eau constitué par la CAMY de rédiger un « Audit des services publics d’eau et d’assainissement ». 

  Ce document est constitué de trois parties qui ont été communiquées au groupe de travail, les 15 octobre 2009, 30 septembre 2010 et 4 novembre 2010.

  La première partie porte sur les aspects techniques et juridiques. La seconde sur un « benchmark » du prix de l’eau. La troisième sur les modes de gestion et la simulation de la mise en régie.

 

   Notre Association, qui s’est constituée en décembre 2009 avec l’objectif de convaincre les citoyens et les élus de la nécessité du retour de l’eau en régie publique, a demandé à plusieurs reprises à être entendue et consultée par le cabinet SP 2000. Nos demandes sont restées sans réponse, alors que l’étude approfondie des trois parties de cet audit soulève remarques, questions et interrogations !

 

  Faute d’avoir pu être consultée, notre Association a donc proposé de rédiger ce mémorandum et de l’adresser à l’ensemble des Maires et des élus des Communes de la CAMY qui auront à décider, le moment venu, du maintien d’une Délégation de Service Public aux sociétés privées Veolia et Suez Lyonnaise des Eaux, ou du retour en régie publique.

 

  Ce mémorandum a pour but d’attirer votre attention sur les aspects qui ont posé ou qui posent encore problème avec le mode de gestion actuel confié à Suez ou à Veolia, de relever les carences et les insuffisances de cet audit, notamment sur les aspects financiers, et de critiquer sa démarche d’ensemble qui nous paraît être orientée dès le départ vers une conclusion « sans surprise » !

 

1) Première partie de l’audit (technique et juridique).

 

A) Partie technique.

 

  L’audit indique que « les délégataires remplissent globalement leurs obligations de bon entretien des installations ».  (Page 9).

 

  Mais, il est également signalé « un faible taux de renouvellement des canalisations » (Page   18), « le parc des compteurs est vieillissant (Guerville et Mantes la Ville) - (Suez) » (Page 19),   « Peu d’interventions de réparations », « fuites d’eau indétectées », « une connaissance du réseau moyenne » (Page 20).

 

  Ce dernier aspect est, par exemple, confirmé par le bulletin municipal n° 197 de Follainville-Dennemont. M. le Maire écrit : « Ce chantier a connu quelques difficultés, en particulier, parce que le concessionnaire eau Veolia, malgré nos alertes répétées depuis trois ans, n’est pas intervenu au bon moment » et plus loin : « Dans ce domaine aussi, nous rencontrons de gros problèmes avec Veolia qui ne nous informe pas dans les délais, qui n’a aucune connaissance préalable des branchements à modifier ». (octobre 2010).

  Ainsi, la « compétence technique des spécialistes », tant vantée par les partisans d’une délégation au privé, semble largement surestimée et fréquemment contredite dans les faits !

 

  L’audit poursuit : « Une eau de qualité moyenne jusqu’en 2008, notamment du fait de la présence de pesticides ». (Page 15).

 

  Certes, la situation s’est améliorée depuis juillet 2009 puisqu’une nouvelle usine a été mise en service à Buchelay, mais - pendant des années et des années - les citoyens ont consommé une eau de qualité « moyenne » sans en avoir été régulièrement informés !

 

  L’audit signale : « un bon service client, en apparence… » (Page 21).

 

 ∙ Mais il précise qu’il n’a pas pu avoir connaissance des « indicateurs sur l’ensemble des plaintes » (Page 21).

  Comment peut-on qualifier de « bon, en apparence », un service dont on ne connaît pas les indices de performance ?

 

   L’audit indique : « Des indices de pertes améliorables (6 m3/j/km) » (Page 16), «les performances (pertes en eau) restent perfectibles » (Page 48),« Des démarches en cours pour identifier l’origine des pertes (fraudes, fuites) » (Page 16).

 

   Pour connaître l’ampleur des fuites et des pertes, il faut se reporter  au « Rapport annuel sur les prix et la qualité de l’eau potable et de l’assainissement dans la CAMY – 2009 ». (Pages 9 et 11).

   Celui-ci indique : « 860 306 m3 de fuites, pertes, service, soit 14,5 % » du total distribué.

   Lorsqu’on interroge les élus sur l’ampleur de ces pertes payées par les consommateurs, il nous est systématiquement répondu que ce chiffre comprend aussi les prélèvements effectués par les pompiers, le nettoyage des cuves, etc. Or, le document cité ci-dessus, permet de faire la part des choses : les pompiers et les services représentent une perte de 26 646 m3. Il reste donc pour les fuites des canalisations et des branchements 833 660 m3, soit 14 % de l’eau distribuée par Suez ou Veolia ! Et on peut s’étonner que ces sociétés privées qui ont la concession depuis 1969 (CGE devenue Veolia) ou 1942 (Suez-LDE) commencent seulement maintenant  « des démarches pour identifier l’origine des fuites » !

 

B) Partie juridique.

 

→ L’audit rappelle les dates d’échéance des contrats.

« Pour l’eau potable : fin 2022 pour Suez-LDE (Guerville, Mantes la ville), 2017 pour Veolia (le reste de la CAMY) - sauf Drocourt (2016) ». (Page 36).

«  Pour l’assainissement : février ou décembre 2011 pour Veolia (Drocourt, Mousseaux), mars 2014 pour Suez-LDE (le reste de la CAMY) ». (Page 42).

 

  Or, l’audit rappelle, à juste titre, que le Conseil d’Etat a émis un arrêté (jurisprudence Olivet) qui oblige « les contrats de plus de 20 ans » à être réexaminés en 2015, et soumis à l’examen du Trésorier Payeur Général. (Page 37).

  Mais la présentation de cette décision du Conseil d’Etat et la formulation utilisée par l’audit sont parfaitement discutables : « Les contrats de plus de 20 ans pourront s’exécuter au-delà de 2015 moyennant une justification adaptée auprès du TPG » (Page 37), «  La Collectivité doit préparer sans tarder ses arguments auprès du TPG pour justifier les contrats d’eau potable ». (Pages 46 et 48).

  Ainsi, SP 2000 « vend la mèche » ! Les conclusions sont déjà connues avant même que l’audit ait été mené à son terme ! Il ne s’agit que de « justifier » la reconduction des contrats avec les délégataires privés, alors que l’audit prétend étudier toutes les possibilités qui s’ouvriront en 2015, y compris le rétablissement d’une régie publique ! Les dés sont pipés !

 

2) Deuxième partie de l’audit (« benchmark du prix de l’eau »).

NB : les pages de cette 2 ème partie ne sont pas numérotées !

 

→ « Conclusions : Il est difficile de déterminer si le mode de gestion a un impact significatif sur le prix ».

 

  Conclusion surprenante  et de mauvaise foi puisque cette partie de l’audit permet les comparaisons suivantes :

Le prix de l’eau dans la CAMY est en moyenne de 3,57 € le m3 (tout compris) en 2009.

A comparer avec la moyenne du département des Yvelines : 3,40 € le m3 et avec la moyenne en France : 3,29 € le m3.

Par mode de gestion : 3,59 € le m3 pour les sociétés privées (DSP),

                                   2,78 € le m3 pour les régies publiques.

 

  On constate donc que le prix de l’eau dans la CAMY se situe dans la tranche supérieure des prix en France, au-dessus des moyennes départementale et nationale, et très nettement au-dessus des prix proposés par les régies publiques.

 

3) Troisième partie de l’audit (modes de gestion et simulation de la mise en régie).

 

A) Audit financier des services.

 

→ « L’évolution des prix de l’eau potable : de 1999 à 2009 : + 40 % ». (Page 8).

 

« Des différences conséquentes sur les contrats d’eau entre les montants provisionnés et les montants dépensés » (Page 19). Montant : 4,931 Millions d’€.

 

L’exercice annuel de Suez-LDE (6100 abonnés) : 83 k€ est jugé « raisonnablement bénéficiaire ». (Page 12). Mais, pour ses salariés: « 5 ETP déclarés pour 4,3 reconstitués » (Page 12).

 

Pour Veolia (13000 abonnés) : « Les premières analyses reconstituent des charges d’exploitation significativement inférieures aux produits équivalents du délégataire ». (Page    11). « Cet écart semble s’expliquer par la méthode d’allocation des frais de l’agence de Buchelay » (Page 11). « Une actualisation du compte d’exploitation prévisionnel de Veolia Eau est envisageable sur la base d’une réévaluation précise de ses charges »  (Page 11).

L’audit demande à Veolia : « Une justification des tâches effectuées par les 10 ETP de la station d’épuration » (Page 17).

 

« Les délégataires ne sont tenus contractuellement qu’à reverser une infime partie des soldes ». (Page 19), « Une partie plus importante des soldes pourrait être reversée sous forme de travaux ou de réduction tarifaire » (Page 19), «  Le contrat principal (Veolia) d’eau potable semble déséquilibré à la faveur du délégataire »  (Page 20), « Le bilan (…) fait ressortir des soldes positifs très importants qui nécessiteraient (…) une renégociation » (Page    20).

 

 

 

 

  Que de prudence et que d’imprécisions pour ne pas aborder le nœud du problème !

   Est-il admissible qu’un audit financier se contente de formules évasives, de conditionnels, de suppositions, d’approximations, sans jamais fournir aucun chiffre précis ?

  Quel est le montant des bénéfices perçus par Veolia, simplement qualifiés de « soldes positifs très importants » permis, notamment, par « des charges d’exploitation significativement inférieures aux produits équivalents du délégataire » ?  De combien ?

  Quand on sait que Veolia Eau a déclaré une augmentation de 15 % de ses bénéfices en 2008 au niveau national, quelle est la part qui lui est revenue de ses contrats dans la CAMY ?

  Que font les délégataires privés de la différence entre les montants provisionnés pour les travaux et l’entretien et les montants réellement dépensés ? 4,931 Millions d’€. Sont-ils placés en Bourse ? Combien ont-ils rapporté aux sociétés privées ? Pourquoi ne sont-ils pas utilisés pour les réparations des fuites ?

  Ne décèle-t-on pas également une suspicion « discrète » de surfacturation sur le nombre réel de salariés de Suez ou à la station d’épuration (Veolia) ? Et sur « la méthode d’allocation des frais de l’agence de Buchelay » - ce, qu’ailleurs, on appelle des « frais de siège », toujours très mystérieux ?

  Tout le monde conviendra qu’il y a là des sous-entendus opaques et non chiffrés qu’un audit financier digne de ce nom devrait éclaircir en donnant aux élus et aux citoyens tous les éléments précis pour être dûment informés.

 

… Et on verra ci-dessous que cette opacité n’est pas innocente…

 

B) Coût du passage en régie.

 

→ L’audit signale : « La régie n’a pas de marge à réaliser ni sur l’exploitation, ni sur les fournitures ou sous-traitance » (Page 22).

 

  Exact. Donc, les prix de l’eau devraient – comme dans toutes les régies publiques – être moins élevés que dans les DSP. Mais comment l’évaluer puisqu’à aucun moment on ne connaît le montant des « marges significatives » voire « très importantes » réalisées actuellement par Veolia ?

 

→ L’audit poursuit sa simulation en régie publique :

« Les impayés sont supportés intégralement par la régie » (Page 23).

«  Pas de capacité de mutualiser les moyens sur un large territoire » (Page 23).

 « Nécessité d’investissements initiaux lourds » (Page 23).

« Les charges d’exploitation et de renouvellement estimées du service en régie sont de 10 % supérieurs à celles en délégation » (Page 24).

« En cas de retour en régie, 40 ETP seront nécessaires au lieu de 33 ETP en gestion privée » (Page 24).

 « Eventuelle mauvaise adéquation du personnel à reprendre » (Page 23).

« En cas de retour en régie, il faudra prévoir une mobilisation des moyens pour la passation des marchés » (Page 23).

« Aménagement des locaux : entre 800 et 1050 k€ » (Page 25).

« Passage de 87 à 96 véhicules pour la régie » (Page 24).

« Biens de reprise ; de 688 à 826 k€ » (Page 25).

«  De 4,4 à 6,3 M d’€ seront nécessaires au lancement de la régie (dont 2,3 à 3,5 M d’€ de fonds de roulement) » (Page 25).

« Conclusion générale : L’analyse de la reprise de l’intégralité du service en régie montre que le surcoût par rapport à la délégation serait très important ». (Page 26).

 

  Bref ! Le retour en régie, c’est l’Apocalypse !

 

  Et on se demande bien pourquoi une bonne centaine de collectivités territoriales ont rétabli une régie publique dans la dernière période : Grenoble, Paris, Cherbourg, Castres, Châtellerault, Annonay, Digne, l’Agglo. de Rouen, celle des « lacs de l’Essonne », etc.…, etc.… et comment elles sont parvenues à maintenir ou à baisser les prix,  sans diminuer la qualité du service, dans tous les cas !

 

Or, chacun des points évoqués ci-dessus mérite une réflexion, une analyse et une contradiction.

-          les impayés : ils représentent 0,35 % des factures en 2008. Doit-on s’affoler, surtout si la régie parvenait à baisser les prix au niveau moyen, soit – 0,80 € par m3, ce qui, en réduisant les prix, réduirait d’autant les impayés ?

-           Sur le territoire de la CAMY : 17 communes au 01/01/2011, 60 si la réforme territoriale impose que son périmètre soit celui du SCOT. Un quart du département ne serait-il pas un assez « large territoire » ?

-           Le personnel. Il faut savoir que le Code du travail impose que les personnels soient prioritairement réemployés par la régie (s’ils le souhaitent), en conservant les « clauses substantielles du contrat dont les salariés sont titulaires, en particulier celles qui concernent la rémunération » (Article L1224-3 du chapitre IV). Et pourquoi la régie devrait-elle passer de 33 à 40 ETP si ce sont les mêmes personnes, avec les mêmes conditions de travail et la même compétence professionnelle ? D’ailleurs, on a vu que l’audit lui-même émet quelques doutes sur la réalité effective des ETP actuellement facturés par Suez (Flins) et par Veolia (Buchelay). Le calcul effectué par l’audit dans le tableau de la page 24 est donc parfaitement arbitraire et, même en admettant qu’il soit justifié, il est arithmétiquement faux : de 33 à 40, cela fait + 21 % et pas + 25 % !

-           Sur la passation des marchés : le même tableau évalue à + 10 % le surcoût pour la régie de l’achat des produits chimiques et des analyses. Pourquoi une régie devrait-elle payer plus cher ses fournisseurs ? Est-ce à dire que les services publics sont systématiquement « ponctionnés » davantage que des sociétés privées ?

-           Sur la reprise des biens, des locaux, des véhicules. Les infrastructures (canalisations, branchements, usines, etc.…) sont déjà la propriété de la CAMY. Qui plus est, 4,931 M d’€ ont été provisionnés auprès des délégataires et sont actuellement « inutilisés ». Ils devraient donc être récupérés par la régie si elle était rétablie. Ceci ne figure à aucun moment dans la simulation de SP 2000. Pour les locaux, la CAMY vient de décider d’acquérir les bureaux contigus de l’ancienne antenne de l’ANPE de Magnanville. Pourquoi ne pas y installer la régie ? Quant aux véhicules, rien ne justifie qu’il faille en acquérir une dizaine supplémentaire !

-           Quant à l’évaluation globale du « surcoût du passage en régie », son estimation est assez fantaisiste (de 4,4 à 6,3 M d’€, soit un écart de + ou – 43 % !) et sa présentation relève du tour de passe-passe, puisque plus de la moitié (de 2,3 à 3,5 M d’€) n’est pas constitué par une dépense, mais par une avance récupérable (fonds de roulement).

 

  Ainsi, dans cet audit, soi disant « impartial », tout a été fait pour minimiser les carences techniques et relationnelles des prestataires privés. Des suspicions de surfacturation sont à peine effleurées et n’ont pas toutes été envisagées (par exemple : l’assainissement perçu pour l’eau qui sert à arroser les terrains de sport, alors que cette eau est absorbée par le sol !). Les bilans financiers et les bénéfices réalisés par Veolia sont soigneusement camouflés, puisque aucun chiffre n’est cité, ce qui ne permet pas de comparer la situation actuelle avec ce que serait celle d’une régie rétablie. L’estimation du « surcoût du passage en régie » est en tous points contestable.

  Au total, cet audit a été orienté dès le départ pour répondre au « choix » qui pouvait correspondre le mieux à la position maintes fois réaffirmée par ses commanditaires, c'est-à-dire le maintien d’une DSP et la reconduction des contrats avec Suez et/ou Veolia.

 

Nous en voulons pour preuves : 

-          le passage qui concerne la jurisprudence Olivet qui indique clairement la marche à suivre pour obtenir la prolongation des contrats actuels au-delà de 2015 et n’envisage jamais leur remise en cause éventuelle.

-          l’article du n° 2 de juin 2010 (Habitants de la CAMY) qui déclarait déjà: « La délégation à ces prestataires extérieurs – Suez et Veolia – permet d’afficher des prix transparents, sans coûts indirects, ce que ne permet pas la régie ». Le choix était fait, six mois avant la publication de l’audit !

-          Au moment où SP 2000 rendait l’audit à la CAMY, le même cabinet en  présentait un autre sur le même sujet à Saint Pierre des Corps (près de Tours). Ses conclusions sont rigoureusement identiques, comme s’il s’agissait d’un simple « copier coller » !

 

  M. le Maire, Mme et MM les Conseillers Municipaux, dans quelques mois, vous aurez à vous prononcer sur cette question importante, dont les enjeux ne sont pas seulement pécuniaires.

  Dans le monde, 1,6 milliard d’hommes, de femmes, d’enfants n’ont pas accès à l’eau potable. 13 000 personnes en meurent chaque jour.

L’eau est indispensable, elle est la condition même de la vie.

  Il est insupportable que cette substance vitale ait été transformée en « marchandise » par l’action de multinationales sans scrupules, au premier rang desquelles se trouvent les sociétés françaises n° 1 et n° 2 mondiales qui réalisent des bénéfices colossaux.

  L’eau doit relever d’un service public, économe de la ressource, et doit être fournie aux citoyens à son « juste coût ».

  Des dizaines de Collectivités territoriales ont déjà fait le choix du retour au service public.      Partout, des Associations comme la nôtre se constituent sur cet objectif. Des initiatives sont prises un peu partout qui culmineront à Marseille en mars 2012 à l’occasion du prochain Forum Mondial de l’Eau.

 

  Ce mémorandum a été réalisé pour vous fournir des arguments critiques sur un document qui vous sera certainement présenté comme définitif et  « impartial », émanant de « spécialistes » éminents.

  Nous avons voulu démontrer que cet « audit » - très coûteux - n’est pas objectif, qu’il a été orienté dans le sens qui était souhaité et qu’il comporte des carences, des imprécisions, des approximations inacceptables face à un tel enjeu et sur lesquelles vous êtes en droit de poser des questions, notamment celles que nous avons soulevées dans ce texte.

 

  Nous vous remercions pour le temps que vous avez bien voulu consacrer à nous lire. En temps voulu, nous demanderons à vous rencontrer pour évoquer toutes ces questions qui devront être « tranchées » par les élus avant la fin du mandat municipal en cours.

 

  Nous vous prions d’accepter, Madame, Monsieur, nos salutations distinguées.

 

AREP-CAMY. Agora/Maison des Associations. 254, Bd du Maréchal Juin. 78200 Mantes la jolie.

 Site Internet : http://mantes.eau.publique.free.fr/  Blog : www.mantes.eaupublique.over-blog.com

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18 décembre 2010 6 18 /12 /décembre /2010 14:53

Compte-rendu de l’Assemblée Générale du 3 décembre 2010 de l’AREP-CAMY.

 

L’AG a réuni 26 adhérents de l’Association.

Un Conseiller Municipal d’une Commune de la CAMY a répondu à notre invitation, ainsi qu’une représentante de « l’UFC- Que choisir ? ».

 

Le rapport d’activité et le rapport financier : + 267,36 € (qui vous ont été adressés dans un précédent courrier) ont été adoptés à l’unanimité des présents.

 

La discussion a essentiellement porté sur l’analyse du « rapport annuel sur les prix et la qualité de l’eau potable et de l’assainissement dans la CAMY-2009 » et des trois parties de « l’Audit rendu aux élus de la CAMY par le cabinet SP 2000 ».

De ces différents documents analysés par nos soins et complétés par les informations de l’élu présent, membre du groupe de travail sur l’eau de la CAMY, il ressort :

-          Que les performances techniques de Suez et de Veolia sont jugées « perfectibles », puisqu’ il est signalé, notamment : «une connaissance du réseau moyenne », « un faible taux de renouvellement des canalisations », « un bon service client, en apparence… », « Une eau de qualité moyenne jusqu’en 2008, notamment du fait de la présence de pesticides », « 8 dépassements des normes pour les fumées de la station d’épuration, 35 jours de dépassement pour les rejets en Seine en 2009 », « les fuites et les pertes s’élèvent à 860 306 m 3, soit 14,5 % du volume distribué » !                       La nouvelle station d’épuration en construction à Rosny S/Seine devrait améliorer les performances de la partie assainissement.

-          Que l’échéance des contrats de la CAMY avec Suez et Veolia s’étage entre 2011 et 2014 pour l’assainissement et entre 2016 et 2022 pour l’eau potable. Mais,  un arrêt du Conseil d’Etat (jurisprudence Olivet) oblige tous les contrats de plus de 20 ans à être revus en 2015.

-          Que le prix de l’eau et de l’assainissement dans la CAMY (3,57 € / m3) se situe dans la fourchette « haute » des prix pratiqués en France par les sociétés privées (3,59 € / m3), nettement supérieur au prix des régies publiques (2,78 €/ m3) – 2,71 €/m3 à Limay.

-          Que l’Audit rédigé par le cabinet SP 2000, chargé d’étudier la possibilité d’un retour en régie publique, conclut que « la reprise de l’intégralité du service en régie montre que le surcoût par rapport à la délégation (au privé) serait très important » !!!!

MAIS, l’analyse détaillée de cet audit fait apparaître son caractère « orienté » dès le départ vers cette conclusion « attendue » (réclamée ?) par ses commanditaires. L’estimation du « surcoût de la régie » (en contradiction avec ce qui s’est passé à Grenoble, à Paris, à Rouen, pour la Communauté d’Agglo. des « lacs de l’Essonne », etc…) est basée sur des approximations totalement injustifiées, sur des « dépenses » qui sont en réalité des « avances » de trésorerie récupérables, et – surtout – sur des « silences » inadmissibles, notamment sur les bénéfices de Veolia : « Le bilan fait ressortir des soldes positifs très importants qui nécessiteraient une renégociation », « les délégataires ne reversent qu’une infime partie des soldes », « des charges d’exploitation significativement inférieures aux produits des délégataires ».  Ce n’est pas sérieux ! Aucun chiffre n’est fourni par l’Audit, qui demande – tout de même – des comptes à Suez et à Veolia sur l’utilisation des emplois déclarés !

 

L’AG a donc décidé d’adresser un mémorandum critique très détaillé aux élus de la CAMY afin de démontrer les insuffisances et les carences de cet Audit « orienté ». Une demande d’entrevue sera adressée au cabinet SP 2000 ainsi qu’auprès de l’ensemble des Maires des Communes de la CAMY.

 

L’AG a également proposé d’éditer un autre tract sur toutes les communes de la CAMY pour informer la population sur ce point, ainsi que sur les initiatives prises par la Coordination Eau île de France pour la tenue d’Assises Régionales des Associations pour l’Eau (automne 2011) et pour le Forum alternatif mondial de l’eau (Marseille. Mars 2012). J. Savigny et P. Moreau ont été élus pour participer à l’AG de la Coordination Eau île de France qui s’est réunie le 11 décembre à Montreuil.

 

L’UFC- Que choisir a invité l’AREP- CAMY à son AG annuelle (19 mars 2011) au cours de laquelle le film « Water makes money » sera projeté.

 

Le Bureau de l’AREP-CAMY a été élu pour un an : Maurice MARTIN (Président), Philippe MOREAU (Trésorier), Jacques SAVIGNY (Secrétaire), Marc JAMMET, Jean-Paul NIVAGGIOLI, Richard HUGUET, Monique MATTHIEU, Hervé RENARD (Membres).

 

Les adhérents 2010 sont invités à renouveler leur adhésion au tarif de 5 € minimum.

 

 

                                                                                              Le Président de l’AREP - CAMY,

 

 

                                                                                                          Maurice MARTIN.

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18 novembre 2010 4 18 /11 /novembre /2010 18:06

La Coordination EAU-île de France, qui regroupe les associations de la Région Parisienne qui luttent pour le retour de l'eau en régie publique, apporte son soutien aux salariés de Veolia qui, à l'appel de leurs syndicats CGT et FO, sont en grève depuis le 8 novembre et occupent depuis hier les locaux des trois usines qui alimentent en eau les communes du Sedif.

 

La Coordination condamne les méthodes de la multinationale Veolia qui - contrainte de baisser ses prix pour obtenir le "marché" de l'eau dans la banlieue parisienne - se retourne maintenant contre ses salariés en diminuant les effectifs ou en supprimant des primes, plutôt que de baisser les profits versés aux actionnaires.

 

La Coordination réaffirme que - seule - la gestion publique permettra d'unir les intérêts des citoyens et ceux des salariés, en garantissant à la fois le "juste prix" de l'eau pour les consommateurs et les acquis sociaux pour les personnels.

 

 

                                                                                                                                                         Le 18 novembre 2010.

 

 

 

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